LA SOUVERAINETE ENERGETIQUE AU COEUR DE TOUTES LES STRATEGIES

Rédaction (A.M)
2025-06-30T12:50:07+02:00
ElectricitéEtudes & DossiersNon classé
Rédaction (A.M)30 juin 2025
LA SOUVERAINETE ENERGETIQUE AU COEUR DE TOUTES LES STRATEGIES

La présente contribution est un résumé de toutes celles présentées récemment par l’auteur (AM-Attar Abdelmadjid) au cours de différents évènements sur les problématiques de sécurité et de transition énergétique.  

Il faut rappeler que l’énergie de façon générale est un bien nécessaire à la vie tout comme l’eau bien sûr, pour se chauffer, pour se nourrir, pour se déplacer, et bien d’autres besoins comme la création d’emplois, et bien sur la fameuse rente tirée de sa source dont vit notre pays depuis des décennies.

Les sources d’énergie sont nombreuses et ont évolué dans le temps depuis le bois au charbon, puis les hydrocarbures, puis le nucléaire, et demain probablement d’autres sources comme l’hydrogène, l’hélium, etc…

On constate que depuis des millénaires et jusqu’à aujourd’hui aucune de ces sources n’a disparu, mais certaines ont tout simplement pris de l’importance les unes par rapport aux autres grâce aux progrès technologiques, mais aussi la demande d’énergie liée à la croissance démographique, à la diversification de la demande, et au besoin de confort à travers l’usage de l’Energie.

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Le soleil lui aussi a toujours été présent comme source d’énergie, il est éternel et le plus durable, mais son usage a hélas moins évolué jusqu’à il y a quelques décennies, grâce aux progrès technologiques qui ont permis la production d’énergie à partir de cette source, et surtout quand l’humanité a commencé à prendre conscience que :

– Toutes les autres sources énergétiques ne sont pas durables d’une part.

–  Et que les usages de toutes les autres sources, surtout dites fossiles, impactent avec le temps, notre environnement et le climat dont dépendent beaucoup d’autres activités humaines comme l’agriculture, et même la santé de tous.

L’ENERGIE ET LES CIRCONSTANCES NATIONALES AU CŒUR DE TOUTES LES STRATEGIES

Le contexte énergétique mondial est actuellement caractérisé par une importante incertitude sur les perspectives d’évolution des paramètres géopolitiques d’une part, et des « circonstances nationales ou régionales » qui conditionnent les stratégies énergétiques mises en œuvre.

Parmi les paramètres qui conditionnent la sécurité énergétique, il va de soi que la possession du potentiel en ressources énergétiques, ou son accès est et demeurera capital à long terme. Mais la localisation géographique des ressources fossiles à travers le monde, ainsi que leur durabilité, par rapport aux délais de mise en œuvre des transitions énergétiques, correspond à l’une des préoccupations majeures des pays grands consommateurs d’énergie, et parfois même ceux dont le potentiel fossile est au cœur de leur économie, tel que l’Algérie dont l’économie est rentière.

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Face à ce défi, tous les pays tentent de mettre en œuvre et d’accélérer une transition énergétique en fonction de circonstances nationales propres à chacun d’eux, sur la base des critères suivants :

  • L’accès : qui dépend des possessions ou non des sources d’énergie qu’elles soient fossiles ou renouvelables.
  • La durabilité des sources d’énergie.
  • La fiabilité du système énergétique en place, en matière de capacités de production, de capacité de transport (réseau), et de distribution.
  • L’abordabilité qui dépend du marché (prix).
  • Le poids de l’énergie ou des sources d’énergie possédées dans son économie.

C’est en fonction de ces critères que se construisent les stratégies énergétiques, et que se garantit la souveraineté énergétique. Mais comme il est rare qu’un pays réponde à tous ces critères, surtout les grands consommateurs, il en découle souvent autant de conflits régionaux que d’alliances géopolitiques dont le cœur est en général l’ENERGIE, et l’objectif est d’assurer sa sécurité énergétique parcequ’il faut :

  • Soit posséder les sources d’énergie, ce qui n’est pas le cas de tous les pays.
  • Soit les contrôler là où elles existent, et c’est la source de la majorité des conflits géopolitiques depuis plusieurs décennies.
  • Soit avoir les moyens financiers pour les importer et c’est le cas des seuls pays développés (Japon, Corée du Sud, Chine, UE, etc…).
  • Soit produire l’énergie dont on a besoin sans recourir aux importations de sources fossiles, et en ayant recours aux autres formes d’énergies, dont le nucléaire et les ENR, encore faut-il en maitriser les technologies ou disposer des moyens financiers à y investir.

LE CAS DE L’ALGERIE

L’Algérie fait face à 3 défis majeurs, énergétique, hydrique,etalimentaire, dépendant l’un à l’autre, et dont la composante énergétique est capitale du fait de :

  • La dépendance de l’économie de la rente pétrolière qui pourrait aussi etre menacée à l’avenir aussi bien par l’épuisement des réserves en hydrocarbures conventionnels, que par la taxe carbone aux frontières instituée par ses principaux clients, à moins d’un investissement massif dans le captage de celui-ci.
  • La croissance démographique (plus de 50 MM d’habitant au-delà de 2030)
  • L’urbanisation rapide (60% de la population)
  • Le modèle de consommation énergétique actuel basé essentiellement :                                                                                                                                  – Sur le gaz naturel, et l’accroissement rapide de la consommation d’énergie (+6 à 7% par an), surtout dans le secteur résidentiel.
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–   Sur une mobilité (secteur Transport) alimentée essentiellement par des carburants d’origine fossile aussi, avec une consommation en croissance continue, ayant déjà atteint 18,3 MM tonnes en 2023. A titre d’exemple on peut préciser que les 88,4% de la consommation  en gasoil pourraient etre en partie réduits de façon significative grâce à une transition vers des carburants plus propres dont surtout le gaz naturel et les ENR au niveau du secteur résidentiel (pour le chauffage), et l’électricité en matière de mobilité.

4 - energymagazinedz  Les menaces sur les ressources hydriques et énergétiques :

  • Chute des réserves en hydrocarbures conventionnels à l’horizon 2035 à moins de recourir à ceux non conventionnels dont le potentiel est certes considérable (22.000 Mds M3 techniquement récupérables), mais reste à prouver en consentant plusieurs dizaines de milliards de dollars d’investissements rien que pour démarrer une production à moyen terme.
  • Le retard en matière de recours à des énergies nouvelles (ENR) dont le potentiel est pourtant considérable, et de recours à des programmes d’économie d’énergie soutenus par des politiques de prix adaptées aux usages de l’énergie.

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  • Le réchauffement climatique et le stress hydrique auquel il faut s’adapter, à travers une consommation d’énergie de plus en plus importante (dessalement eau de mer, climatisation, irrigation, etc…), et qu’il faut soit en produire le besoin par des sources nouvelles si possible, soit la rationaliser.

La solution est dans une double transition ECONOMIQUE ET ENERGETIQUE, en tenant compte des circonstances nationales, en matière d’atouts et de faiblesses, à analyser dans le détail et en toute transparence, sur la base des 6 recommandations suivantes :

  • La sécurité énergétique doit etre perçue de nos jours en tant que condition de souveraineténationale. Elle est conditionnée par la possession et le contrôle des ressources nécessaires, mais aussi quand ces dernières ne sont pas renouvelables, ou sont en cours d’épuisement, par la poursuite de programmes d’exploration et de renouvellement des réserves en gaz particulièrement, parcequ’il correspond pour le moment au seul garant de la transition vers les ENR.
  • La mise en œuvre d’une transition vers des énergies nouvelles ou renouvelables, doit etre aussi accompagnée et soutenue par une transition économique, afin de réduire la dépendance de la rente des hydrocarbures.
  • Les stratégies de transition énergétique doivent être conçues en fonction des usages de l’énergie, et en particulier avec des politiques d’économie d’énergie dans tous les usages, et des politiques de prix adaptées à la nature des usages, ainsi que le poids de ces derniers dans l’économie du pays.
  • L’accélération des programmes ENR est une priorité, et ne peut se concrétiser que de deux façons :
  • Rapprocher la production ENR du consommateur ou de l’usage pour réduire les problèmes de transport de l’énergie (contraintes de l’investissement, du stockage, et de la fiabilité des réseaux de transport).
  • Démocratiser l’accès au renouvelable (principalement le photovoltaïque à travers des soutiens aux capacités de production et réseaux de distribution non connectes) pour les usages isolés/localisés).
  • Le recours à moyen et long terme à toutes les autres formes d’énergies, à commencer parl’hydrogène vert, qui fait l’objet d’intenses travaux de recherche en matière de production-stockage-transport, en vue d’en réduire le cout de production.
  • Et pourquoi pasle recours au nucléaire, qui est en train de faire son retour sur la scène énergétique à l’échelle mondiale.
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