Une importante délégation de la Compagnie pétrolière italienne ENI a entamé une visite en Algérie le 04 Avril 2022. Cette visite a été annoncée dans un communiqué de la Présidence de la République, suite à un entretien téléphonique Vendredi, entre le président de la République Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre italien Mario Draghi.
Le Président de l’ENI Claudio Descalzi a été reçu par le Premier Ministre Algérien Aimene Benabderrahmane, en présence du Ministre Algérien de l’Energie et du PDG de Sonatrach. Au cours de cette audience les deux parties ont évoqué « l’état et les perspectives des relations de coopération entre les deux pays dans les domaines de l’énergie, tout en exprimant leur détermination à les renforcer et à les diversifier, notamment à travers l’exploitation des opportunités offertes et le développement des investissements communs aux deux compagnies nationales SONATRACH et ENI ».
Le président directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar s’est aussi entretenu avec le Président de l’ENI et la délégation qui l’accompagne sur plusieurs volets relatifs aux partenariats qui existent entre les deux parties, ainsi que la possibilité de les développer à l’avenir.
Une éventuelle augmentation de l’approvisionnement de l’Italie en gaz naturel a fait l’objet de discussions selon le communiqué de Sonatrach qui indique que « Les premiers responsables des deux compagnies ont échangé également sur la question et ont passé en revue les initiatives à court et à moyen terme susceptibles d’augmenter l’approvisionnement dudit pays via le gazoduc TransMed / Enrico Mattei ».
Il faut rappeler que le conflit russo-ukrainien a fini par pousser tous les pays de l’Union Européenne à sortir rapidement de la dépendance en hydrocarbures, et gazière plus particulièrement, de la Russie. L’Italie occupe la deuxième place après l’Allemagne en matière de volume importé de Russie avec 22,5 Mds M3 par an en gaz naturel environ 6 Mds M3 en GNL, soit une dépendance de 45%. Elle tente alors de trouver des ressources en provenance de tous les autres producteurs / exportateurs de gaz ou de GNL d’Afrique et du Moyen Orient.
L’Algérie est déjà reliée à l’Italie par deux gazoducs dont la capacité est d’environ 32 Mds M3 par an, mais exploités à hauteur d’environ 22 Mds M3 seulement, du fait non seulement des contrats de vente qui existaient, mais aussi des capacités de production des gisements actuels de l’Algérie. Un des volets discutés entre les deux parties a consisté à envisager l’accélération des activités d’exploration de l’ENI sur les périmètres détenus en Algérie, et de développer surtout rapidement en mode « fast-track » les différents gisements de gaz ou de pétrole récemment découverts dans le bassin de Berkine, en utilisant les infrastructures existantes, et en impliquant les sociétés de services filiales de Sonatrach.
La Compagnie ENI est pratiquement en train de devenir le principal opérateur pétrolier et gazier en Méditerranée puisqu’elle est déjà non seulement le principal partenaire de Sonatrach en Algérie, mais aussi en Libye, en Egypte, et sur l’ensemble du bassin du Levant (Est Méditerranée), qui renferment à eux tous, un peu plus de 5.000 Mds M3 de gaz naturel développés ou en cours de développement, et un potentiel supplémentaire qui pourrait atteindre 5000 autres Mds M3 à découvrir. Ces réserves ne tiennent pas compte du gaz de schiste dont les plus importantes sont situées en Algérie avec 22.000 Mds M3 techniquement récupérables.
L’Italie est ainsi en mesure de devenir un véritable hub gazier pour l’Union Européenne qui importe plus de 60% de son gaz et 80% de son pétrole, soit une dépendance énergétique (ratio importation/consommation) supérieure à 60 % en 2020.
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