Trois tendances qui façonneront le secteur de l’énergie en 2023

Fakhreddine Messaoudi
Energie
Fakhreddine Messaoudi12 février 2023
Trois tendances qui façonneront le secteur de l’énergie en 2023

2022 a été une année tumultueuse pour les systèmes énergétiques mondiaux, la pire crise énergétique mondiale depuis des décennies ayant un effet d’entraînement sur les populations du monde entier. En novembre, le succès de la COP27– en particulier l’accord sur la création d’un fonds pour les « pertes et dommages » – a été tempéré par des occasions manquées, comme un langage plus fort sur la réduction des émissions, un effort pour réduire l’utilisation de tous les combustibles fossiles, ou des signaux clairs pour les pays en développement sur le fait que le financement de l’adaptation doublera effectivement d’ici 2025.

Alors que la crise énergétique se poursuit, 2023 sera une année critique pour accélérer une transition énergétique juste.

  1. La crise énergétique continuera de frapper durement les plus pauvres du monde, notamment au niveau du lien entre alimentation, énergie et pauvreté :

L’inflation, la crise énergétique et la hausse des taux d’intérêt font que plus de 50pays risquent la faillite, à moins que les pays développés ne leur apportent une aide urgente. Environ 75 millions de personnes qui ont récemment obtenu l’accès à l’électricité risquent de perdre la capacité de la payer. 100 millions de personnes pourraient revenir à l’utilisation de la biomassetraditionnelle pour cuisiner. Au rythme actuel des progrès, 670 millions de personnes resteront privées d’électricité d’ici à 2030, soit 10 millions de plus que prévu l’année dernière. L’insécurité alimentaire risque d’être exacerbée par la crise énergétique et d’autres facteurs. On estime que 49 millions de personnes dans 46 pays vivent actuellement dans des conditions proches de la famine, y compris 750 000 personnes en danger immédiatdefamine, dont environ 75% sont concentrées en Éthiopie et au Yémen.

  1. Alors que les combustibles fossiles représentent la majeure partie de l’énergie que nous utilisons, des signaux clairs indiquent que les économies de l’avenir sont des économies décarbonisées.

La bonne nouvelle : la crise énergétique mondiale a déclenché un élan sans précédent en faveur des énergies renouvelables. L’Agence internationale de l’énergie(AIE) prévoit que le monde va ajouter autant d’énergie renouvelable au cours des cinq (5) prochaines années qu’au cours des vingt dernières. Cela signifie que la croissance totale de la capacité mondiale d’énergie renouvelable devrait presque doubler au cours des cinq prochainesannées, dépassant le charbon comme principale source de production d’électricité au début de 2025. Cette augmentation attendue est supérieure de 30 % à la croissance prévue il y a tout juste un an, ce qui souligne la rapidité avec laquelle les gouvernements ont renforcé leurs politiques en faveur des énergies renouvelables. Le magazine « The Economist » constate que, globalement, la consommation d’énergie renouvelable augmentera d’environ 11 %, l’Asie étant en tête.

Toutefois, cela pourrait ne pas suffire à compenser le repli simultané sur les combustibles fossiles auquel nous assistons dans le monde entier. Les perspectives énergétiques 2023 de « The Economist » mettent en évidence trois tendances qui finiront par entraver les efforts de transition énergétique à l’échelle mondiale :

  1. Une croissance marginale de la consommation de charbon pour compenser les lacunes de l’approvisionnement en gaz
  2. Des événements météorologiques plus extrêmes obligeront de nombreux pays à se rabattre sur les combustibles fossiles
  3. Les investissements dans les énergies renouvelables faibliront.
  4. La « transition énergétique équitable » était le mot à la mode en 2022. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Tout au long de l’année 2022, la nécessité d’une « transition juste » vers une économie à faible émission de carbone a été de plus en plus reconnue, ce qui a culminé lors de la COP27 avec plusieurs annonces. L’Afrique du Sud a signé des accords de prêt d’une valeur de 600 millions d’euros avec la France et l’Allemagne dans le cadre de ses efforts continus pour mettre en œuvre le partenariat pour une transition énergétique juste annoncé lors de la COP26. Le Partenariatpour une transition énergétiquejuste en Indonésie a été lancé lors du sommet du G20, parallèlement à la COP27, et mobilisera 20 milliards de dollars américains au cours des 3 à 5 prochaines années pour accélérer une transition juste. Le Viêt Nam, l’Inde et le Sénégal ont également manifesté leur intérêt pour l’établissement de partenariats pour une transition énergétique équitable.

Le potentiel est là : l’Institut international du développement durable note que, « comme ils impliquent un groupe d’acteurs relativement restreint, les JETP peuvent potentiellement faire des progrès beaucoup plus rapides en matière de transition énergétique que ce qui serait possible dans le cadre des négociations climatiques des Nations unies elles-mêmes, où les grands pays producteurs de pétrole et de gaz pourraient opposer leur veto à un accord »

Des paroles en l’air ? Les résultats de la COP27 montrent qu’il en faut beaucoup plus et qu’il « reste » beaucoup plus à faire pour amener les gouvernements à prendre des mesures décisives pour réduire les émissions à l’échelle et au rythme nécessaires pour éviter une rupture climatique.

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