« Les grandes compagnies pétrolières, dont Shell, Exxon et Chevron, évaluent la possibilité d’acquérir BP, dont la valeur est estimée à 160 milliards de dollars sur la base de la somme des parties », C’est ce qui vient d’etre publié dans le très sérieux site « oilprice.com ».
Il faut rappeler que BP a récemment décidé de changer complètement sa stratégie en abandonnant sa politique de transition énergétique, et en affirmant par la déclaration de son président Murray Auchincloss que « le pétrole et le gaz seront nécessaires pendant des décennies ». Il avait annoncé une augmentation de ses dépenses dans les hydrocarbures de 25% par an, en investissant 10 milliards de dollars par an, à travers « une stratégie de réinitialisation axée sur la croissance de l’amont », une augmentation de sa production de 2,3 à 2,5 million de barils équivalent pétrole par jour à l’horizon 2030, ainsi qu’une réduction des investissements dans les activités liées à la transition énergétique.
BP n’es certes pas la seule compagnie en ce moment à vouloir changer de stratégie dans un monde où les politiques de transition énergétique battent de l’aile, alors que le pétrole et le gaz semblent regagner du terrain malgré un marché très volatil, mais il faut en avoir les moyens et les positions favorables. C’est ainsi que plusieurs autres compagnies ont commencé à s’intéresser à la valeur de BP qui serait de 160 Md $ (hors dette et passif) selon « Financial time », mais des actifs de 82 Mds $ seulement et une énorme dette de 77 Mds $ selon « UBS ».
Il semblerait que c’est la chute de son cours boursier qui a atteint 30% de sa valeur depuis une année, et qu’elle n’arrive pas à enrayer, qui attire ainsi plusieurs prétendants dont Shell, Chevron, ExxonMobil, TotalEnergies, ou encore ADNOC, qui sont plutôt « intéressés par des rachats d’actions que de nouveaux investissements » selon le « Financial time ».
Pour le moment il semble que BP intéresse en premier lieu deux géants, Shell qui correspond à son principal rival sur le continent Européen, et ADNOC l’émiratie, qui a des ambitions d’expansion dans tous les secteurs d’amont en aval, mais aussi des capacités financières qui lui ont déjà permis d’acquérir de nombreux actifs un peu partout. ADNOC est par ailleurs en course pour le rachat de Naturgy en Espagne, ce qui pourrait la transformer en acteur énergétique de premier rang en Europe avec le rachat de BP, mais il faut compter avec les règlementations britannique et européenne en matière de sécurité énergétique et de monopole.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=4200