Transition énergétique en Algérie : Les instructions du Président de la République

Rédaction (A.M)
2021-12-12T10:31:25+01:00
Energies renouvelablesEnvironnement & Climat
Rédaction (A.M)22 novembre 2021
Transition énergétique en Algérie : Les instructions du Président de la République

Le Conseil des Ministres présidé par Mr. Abdelmadjid Tebboune le 21 Novembre 2021 vient de prendre d’importantes mesures en matière d’engagement sur la voie d’une transition énergétique qui n’a que trop tardé à démarrer en Algérie, et dont la consommation énergétique, qu’elle soit pour la génération d’électricité, ou les autres secteurs de consommation comme le transport, le chauffage, ou la cuisson, provient essentiellement des hydrocarbures.

Malgré ses 2500 à 3500 heures d’ensoleillement, l’Algérie, le plus important gisement solaire dans le monde, produit son électricité à 98% à partir du gaz naturel, consomme pratiquement 47 Milliard de mètre cube de gaz par an, et près de 15 million de tonne de carburants d’origine fossile. A ce rythme, et sans engagement ferme et volontaire sur la voie d’une transition dans laquelle elle devra modifier complètement son modèle de consommation énergétique avec un recours accéléré aux énergies nouvelles et renouvelables, elle risque de faire face à de sérieux problèmes dans une ou deux décennies, c’est-à-dire au-delà de 2030. L’autre risque qui pointe à l’horizon est celui de la nécessité de réduire les exportations d’hydrocarbures dont la rente est pour le moment vitale au développement économique du pays.

Il faut rappeler que le programme de développement des ENR lancé en 2011 pour 22.000 MW en énergie solaire essentiellement n’a pratiquement pas été mis en œuvre à ce jour, puisque seuls quelques 400 MW ont été réalisés. La révision de ce programme en 2015 puis 2017 avec des tranches de 4000 à 4500 MW, suivies d’un seul appel d’offres pour 150 MW, n’a abouti qu’à une seule offre retenue de 50 MW dont on ne connait pas non plus l’état d’avancement. Il a fallu attendre la création d’un Ministère de la Transition Energétique et des Energies Renouvelables en 2020 pour qu’un nouveau programme de 15000 MW à réaliser à l’horizon 2035 soit décidé et planifié à raison de 1000 MW par an.

Tenant compte de l’état des lieux présenté par le Ministère de la Transition Energétique et des Energies Renouvelables, de tous les défis auxquels fera face le pays, et de la nécessité de donner de l’importance non seulement aux énergies renouvelables, mais aussi à l’économie d’énergie, ainsi qu’à la préservation des réserves gazières du pays, le Président de la République a donné de nouvelles instructions très fermes au gouvernement.

Ces instructions sont destinées à modifier à terme le modèle de consommation énergétique du pays, à travers des actions qui vont toucher plusieurs secteurs d’activité. Il s’agit entre autre selon le compte rendu du conseil des ministres des actions suivantes :

  • Augmentation des capacités de production de gaz naturel
  • Rationalisation de la consommation locale du gaz naturel
  • Recours aux énergies renouvelables, dont le solaire au niveau des établissements et structures étatiques, et plus particulièrement dans l’éclairage public.
  • Redéfinition des critères relatifs à l’importation des équipements de chauffage, et leur contrôle technique.
  • Interdiction de l’utilisation du bois et encouragement du PVC dans la construction de logements.
  • Adoption de normes environnementales dans le secteur de la construction pour améliorer l’efficacité énergétique.
  • Et enfin une mesure phare concernant l’installation d’un Haut Conseil de l’Energie dans les meilleurs délais.

Il faut rappeler que c’est en 1995 qu’un Conseil National de l’Energie, présidé par le Président de la République, a été créé (Décret Présidentiel N° 95-102 du 08 Avril 1995), mais qui ne s’est réuni qu’une ou deux fois depuis sa création, alors qu’il devrait s’agir d’un organe et d’un rôle hautement stratégique dans le secteur énergétique, dont les mutations mondiales impactent tous les pays sans exception. Il y va de la sécurité et de l’indépendance énergétique, qui sont actuellement et le seront encore plus à l’avenir, la préoccupation majeure de tous les pays.

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