Nacer Arbane : « Je m’obstine à faire marcher mon invention ici en Algérie »

Rédaction (A.M)
Energies renouvelablesTechnologies & Innovations
Rédaction (A.M)10 mars 2022
Nacer Arbane : « Je m’obstine à faire marcher mon invention ici en Algérie »

Nacer Arbane, la soixantaine, originaire d’Adekar (Bejaia), comptable de formation et menuisier de métier. Le déclic pour son invention a vu le jour alors qu’il était dans son atelier de menuiserie, là il se rend compte que la scie à rubans après l’avoir débranchée continue au bout de 25 minutes de plus à tourner. « Cela est dû à l’élan mais aussi au poids de la poulie. Plus la poulie est lourde, plus la rotation est prolongée », note l’inventeur.

« L’idée de l’invention du système est née à la suite de l’observation d’une forte vibration et d’un bruit explosif que produit la convergence de vagues vers un gouffre formé par des grands cubes en béton sur la côte », souligne Arbane.  En effet, Arbane s’est posé la question comment une telle puissance n’a jamais été exploitée par l’humanité pour faire fonctionner un quelconque moteur, notamment pour produire de l’électricité ou simplement pour faire tourner directement un moulin à blé ou une scierie mécanique ?La difficulté, c’est que les vagues de mer ne circulent pas dans le même sens que l’eau des rivières ou des cascades. Donc la problématique posée consiste trouver un moyen d’obtenir un mouvement au sens unique pour tourner un houlomoteur. Comment additionner les mouvements de flux/reflux ou ascendant/descendant des vagues pour perpétuer la rotation ? Sachant que du mouvement d’un moteur on obtient deux mouvements, rotatifs ou linéaires aux sens opposés comme c’est le cas dans certaines machines. Exemple : la raboteuse en menuiserie du bois. Le moteur fait fonctionner le porte-lame dans un sens et les rouleaux de l’entraineur dans l’autre sens. Donc il est possible d’appliquer la réciprocité. C’est à dire de deux mouvements opposés vers un seul mouvement aux sens unique ; sauf que ces deux mouvements ne doivent pas tourner simultanément mais par alternance flux ensuite reflux. Après une longue réflexion et cassement de tête j’en ai déduit que la solution est dans la combinaison de deux-roues libres de bicyclette. Celles-ci assurent l’attraction par alternance. La première assure la traction de flux de la vague et la seconde celle du reflux. Pour confirmer la trouvaille, j’ai bricolé un petit système avec les roues libres de la bicyclette ensuite nous avons fabriqué un houlomoteur qu’on a testé en juillet 2011 sur la côte Ouest de Bejaïa, Algérie.

L’invention de Nacer Arbane permet en effet d’absorber les vagues quelle que soit l’importance de leur mouvement : régulier, irrégulier, faible ou fort afin de produire sans interruption de l’énergie électrique.

Le mécanisme permet de produire de l’électricité grâce à l’exploitation des vagues, il est fondé sur le principe de l’ininterruption de la rotation. Il s’agit d’un moteur fonctionnant par les pressions des vagues ou un générateur houlomoteur.

Un principe inédit dans le monde des énergies renouvelables marines. Moins coûteux, plus productif et plus rapide. La particularité de l’invention de Nasser Arbane est qu’elle fonctionne également en rives, en « nearshore ».

Tout l’intérêt de l’invention réside aussi dans le fait que son principe de continuité est applicable et peut être exploité dans plusieurs domaines de la mécanique « et cela est vraiment prometteur » s’enthousiasme l’inventeur.

Arbane a déposé son dossier de brevet auprès de l’institut national de la propriété industrielle (INAPI) et son invention est aujourd’hui brevetée.

Mais, la bataille pour faire connaître son invention et surtout la bataille pour sa valorisation pour un éventuel investissement industriel est loin d’être gagnée. L’inventeur évoque : la lenteur administrative, un désintéressement total…même si confie-t-il « les pouvoirs publics se sont, à un moment donné, penchés sur son invention ».

« Je m’obstine à faire marcher mon invention ici en Algérie et je souhaite que les intérêts de cette trouvaille profitent à l’Algérie » insiste-t-il. « Je sais que pour faire fonctionner réellement mon projet il faut un lourd investissement mais les énergies renouvelables sont l’avenir de l’industrie en plus mon invention est moins couteuse, plus productive et plus rapide autant la valoriser ».

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