Hydrocarbures : La flambée des cours propulse les bénéfices des majors pétroliers

Fakhreddine Messaoudi
2022-08-14T15:40:50+02:00
Hydrocarbures
Hydrocarbures : La flambée des cours propulse les bénéfices des majors pétroliers

Messaoudi Fakhreddine

Les indicateurs économiques du géant pétrolier britannique « British Petroleum » sont au vert ce deuxième trimestre 2022 avec un bénéfice de 9,26 Milliards de dollars. Il en va de même pour TotalEnergies, Shell, ExxonMobil et Chevron. Les 5 majors cités précédemment cumulent un bénéfice total soit l’équivalent du PIB du Luxembourg en 2018.
Cette hausse se justifie par la flambée historique des prix des hydrocarbures due au conflit Russo-Ukrainien

Le mardi 2 Août, BP a publié son résultat trimestriel : Un bénéfice net multiplié par trois sur un an à 9.26 Milliards de dollars. En revanche il faut savoir que le géant britannique affichait une perte nette de 11.13 milliards de dollars les 6 premiers mois de l’année, le groupe avait passé au premier trimestre une charge « après-impôts » de 24.4 Milliards de dollars à la suite du détachement du russe « Rosnetf » suite à l’éclatement du conflit Russo-Ukrainien
En somme, pas moins de 62.46 Milliards de dollars de bénéfice net enregistrés par les 5 majors pétroliers au cours des 3 derniers mois.
Classement :
⦁ États-Unis : Shell 18 milliards de dollars
⦁ États-Unis : ExxonMobil 17,9 milliard de dollars
⦁ États-Unis : Chevron 11,6 milliards de dollars
⦁ Angleterre : BP 9,26 milliards de dollars
⦁ France : TotalEnergies : 5,7 milliards de dollars

Le conflit Russo-Ukrainien chamboule l’économie mondiale :

Le brut s’échangeait entre 95$ et 120$ du côté de la bourse de New-York durant le deuxième trimestre de l’année en cours. La « demande » des entreprises et des ménages après la pandémie est, dans une certaine mesure, l’une des raisons facultative de la flambée des prix du brut mais principalement cette hausse fait suite aux sanctions imposées à la Russie par les occidentaux, le pétrole a été propulsé à des niveaux qui n’ont plus jamais été enregistré depuis le krach boursier de 2008
Le gaz a également subit une haussejamais enregistrée auparavant, la raison est telle que l’Europe risque de subir l’une des plus grande crises énergétiques de son histoire. La cause de cette hausse des prix ? La Russie qui, en représailles des sanctions imposées par les occidentaux, utilise le gaz comme arme géopolitique en rendant ses livraisons de gaz naturelfaibles et aléatoires, quand elles ne sont pas totalement coupées comme vers la Pologne, la Bulgarie ou encore dernièrement la Lettonie. L’Europe, massivement dépendante du gaz russe, se retrouve ainsi face à une crise énergétique spectaculaire jamais vécue auparavant.

L’administration « Biden » titille les majors pétroliers :

Le gouvernement américain ne voit pas le bénéfice d’ExxonMobil ou de Shell d’un bon œil bien au contraire, il estime que ces géants pétrolierss’enrichissent aux dépens des automobilistes au lieu de penser à investir dans la production.
Dans son discours du vendredi 10 juin, le président américain « Joe Biden » avait directement pointé du doigt les géants pétroliersaméricains en déclarant « Je veux dire une chose au sujet des compagnies pétrolières, (…) nous avons 9.000 permis de forage. Elles ne forent pas et pourquoi ne forent-elles pas ? Parce qu’elles gagnent plus d’argent en ne produisant pas plus ». Le président américain en veut aux deux compagnies américaines de ne pas « produire davantage » ce qui pourrait faire baisser les prix.
En réponse à ces accusations ExxonMobil quant à elle assure faire des efforts. Sa capacité de raffinage sera supérieure d’environ 250.000 barils / jour au premier trimestre 2023« Ce qui représente le plus grand ajout de capacité de l’industrie aux États-Unis depuis 2012 » a souligné son PDG DarrenWoods dans un communiqué.

L’Europe hausse le ton aussi face à cette situation :

La taxetemporaire sur les « superprofits » des multinationales du secteur pétrolier refait surface. Dans les débats politiques au sein du vieux continent on ne parle plus que de cela. Le pouvoird’achat de la classe moyenne s’érode de plus en plus avec la hausse du coût de la vie. A cet effet, au mois de mai dernier Londres a annoncé la création d’une taxe exceptionnelle sur le secteur de l’énergie afin d’aider à financer en partie les aides gouvernementales destinées aux ménages les plus modestes. Une approche similaire a été adoptée en Italie, en Espagne, et au Portugal. D’ailleurs les deux derniers pays cités précédemment ont obtenu une dérogation de la part de Bruxelles afin de s’écarter temporairement du marché européen de l’électricité avec comme but limiter le prix du gaz fourni aux centrales électriques gazières pendant un an, une compensation qui sera financée par une taxe sur les bénéficesperçus par les compagnies électriques.

Une chose demeure immuable, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Dans cette saga issue du conflit Russo-Ukrainien on se retrouve face à un échiquier loin d’être simple. D’un côté les américains qui soutiennent l’Ukraine face à la Russie mais profitent bel et bien des avantages du conflit comme la flambée des prix des hydrocarbures en enregistrant des records de bénéfices au profit des géants pétroliers américains. D’un autre côté l’Europe qui détient un discours à deux poids deux mesures, refuse d’abord l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne pendant des mois ensuite dans la foulée de l’éclatement du conflit soutient l’Ukraine contre la Russie. L’Europe rejoint les Etats-Unis dans leurs idéologies mais en veut aux Etats-Unis d’enregistrer des profits en voulant imposer des taxes sur les superprofits … Une saga qui ne risque pas de se terminer de sitôt.

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