L’énergie au cœur des grandes batailles géopolitiques

Rédaction (A.M)
Hydrocarbures
Rédaction (A.M)27 janvier 2022
L’énergie au cœur des grandes batailles géopolitiques

La consommation d’énergie primaire en Europe repose à 25% sur le gaz naturel (soit 450 milliards de M3 par an), 15% sur les énergies renouvelables (y compris l’hydroélectricité), 11% sur le charbon, 11% sur le nucléaire et le reste sur le pétrole. L’Europe prévoyait de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Les espoirs, quelque peu décevants, placés dans la transition vers de nouvelles sources d’énergie propre en Europe, la limitation des capacités de production en mer du Nord et plus spécialement les 16% à partir de la Norvège, ainsi que la « volonté » allemande de poursuivre l’arrêt du nucléaire, ne facilitent pas tellement les positions à adopter par les différents Etats membres de l’UE en cette période de crise, car leur dépendance au gaz russe n’étant pas la même.

La récente crise énergétique en Europe, du fait du déficit provoqué par l’intermittence du renouvelable et la faiblesse des stocks en gaz naturel, a entrainé le prix du gaz et de l’électricité a des niveaux record. Elle a ainsi mis en évidence la nécessité de changer ou d’adopter de nouvelles stratégies. On entend de plus en plus parler du caractère vert du nucléaire et du gaz naturel.

Le conflit autour de l’Ukraine est en train de ralentir l’entrée en service du North Stream 2. Ce dernier devait rajouter 55 milliards de M3 par an sur le marché européen. L’aggravation dudit conflit pourrait entraîner des conséquences énergétiques bien plus dramatiques sur l’Europe.

Les Etats-Unis sont actuellement le premier producteur de gaz naturel avec environ 950 milliards de M3 par an grâce au gaz de schiste. Ils en consomment la majeure partie mais dégagent de plus en plus de volumes et l’exportent en GNL vers l’Asie ou l’Europe au gré du marché, mais aussi pour contrer le gaz russe, en vue de restreindre la dépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie. Peut-elle le faire réellement ? En a-t-elle les moyens ? Et pour combien de temps ?

La Russie est le deuxième producteur mondial avec environ 700 milliards de M3 par an. Au-delà de son ambition de récupérer sa position géopolitique à l’échelle mondiale (URSS), elle tient aussi à conserver, coute que coute, la part de 40% des 450 milliards de M3 consommés par l’Union Européenne. Cette dernière importe également 20% de sa consommation pétrolière de la Russie. Elle a déjà protégé ses arrières en Asie et est devenue même devenu l’allié le principal dans l’OPEP+.

Pendant ce temps, le prix du gaz se maintient à un niveau record et le marché pétrolier est en effervescence avec en plus un soutirage important des stocks américains, et un dollar affaibli, qui vont probablement tirer le prix à plus de 90$ le baril. Les pays de l’OPEP+ auront fort à faire lors de leur prochaine réunion.

Nous avons affaire à une situation géopolitique très délicate, avec deux géants qui se battent autour d’enjeux géostratégiques, au cœur desquels l’énergie devient une arme redoutable. L’arène se situe aujourd’hui en Europe et peut-être bientôt en Méditerranée, à moins qu’elle ne revienne au Moyen Orient ?

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