A la veille de la COP 28 : Rien ne va plus entre l’OPEP et l’AIE

Rédaction (A.M)
2023-11-29T20:57:30+01:00
Environnement & ClimatHydrocarbures
Rédaction (A.M)29 novembre 2023
A la veille de la COP 28 : Rien ne va plus entre l’OPEP et l’AIE

A la veille de la COP28, l’AIE va publier son rapport « Energy Efficiency 2023  qui examine le paysage mondial de l’efficacité énergétique et identifie les principales tendances pour les gouvernements », qui va rajouter une couche au contenu de la note publiée selon laquelle « l’industrie des combustibles fossiles était confrontée à un moment de vérité où les producteurs devaient choisir entre aggraver la crise climatique ou passer à une énergie propre ».

Il ne fallait pas plus pour amener l’OPEP à réagir par l’intermédiaire de son Secrétaire général Haithem El Ghais  en déclarant que cette dernière note était « diffamatoire envers l’industrie pétrolière et gazière », en rajoutant que « Cela présente un cadre extrêmement restreint de défis qui nous attendent et minimise peut-être opportunément des questions telles que la sécurité énergétique, l’accès à l’énergie et l’accessibilité financière de l’énergie, et vilipende également injustement l’industrie comme étant à l’origine de la crise climatique ».

La position de l’AIE et ses prévisions concernant la demande pétrolière ne datent pas de cette année puisqu’elle prévoit le pic de cette demande au cours de cette décennie et va plus loin en proposant la multiplication des efforts d’économie d’énergie et des investissement dans les énergies renouvelables pour une transition « juste et ordonnée » et le maintien de l’objectif 1,5°C à l’horizon 2050. Pour l’AIE le pic des énergies fossiles ne semble faire l’objet d’aucun doute au cours de la prochaine décennie, du moins pour les carburants (transport) tandis que le gaz poursuivra sa croissance dans le secteur résidentiel surtout.

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Pour l’AIE le monde doit doubler d’efforts pour atteindre cet objectif selon le contenu de présentation faite le 29 Novembre 2023 à la veille de la COP28, à travers un « Ensemble de politiques couvrant tous les secteurs clés et mettant l’accent sur la mise en œuvre et l’application des politiques :

  • Normes d’éclairage en Afrique du Sud
  • Réglementation de la climatisation en Chine
  • Normes d’économie de carburant aux États-Unis
  • Réglementation des moteurs électriques dans l’UE
  • Politiques pour les industries lourdes en Inde »

Pour l’AIE, il y a au moins cinq raisons de doubler les efforts en matière d’efficacité énergétique :

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L’AIE estime que c’est la seule voie de succès et ne croit pas encore au captage et stockage de CO2, qualifiant cette démarche « d’illusoire », et dont les technologies nécessitent beaucoup d’investissements, et ne sont pas encore au point. Un avis que les pétroliers et plus précisément l’OPEP ne partagent pas puisqu’ils misent beaucoup sur ce procédé pour réduire leurs émissions de CO2 et de qualifiant les projections de l’AIE « de « dangereuses » , affirmant qu’elles sont souvent accompagnées d’appels à arrêter les nouveaux investissements pétroliers et gaziers qui mettraient alors en péril la sécurité énergétique ».

L’OPEP de son côté milite pour une transition énergétique plus réaliste qui ne peut réussir qu’avec un mix comprenant les énergies fossiles qui continueront notamment à jouer un rôle important dans la sécurité des approvisionnements énergétiques des industries, qui devront bien sûr se décarbonner grâce aux progrès technologiques en cours.

Al Ghais a en outre regretté que l’AIE qualifie « d’illusion » ces technologies dans le domaine du CCUS, en rajoutant que « La vérité qui doit être dite est simple et claire pour ceux qui souhaitent la voir. C’est que les défis énergétiques qui nous attendent sont énormes et complexes et ne peuvent se limiter à une seule question binaire ».

Pour l’OPEP, qui ne tient plus compte des données de l’AIE qui affirme que les investissements dans les ENR vont dépasser ceux des énergies fossiles, la demande mondiale d’énergie devrait augmenter de 23% à l’horizon 2045. La demande pétrolière quant à elle pourrait passer à 110 millions de barils par jour, tout en admettant la baisse de sa part dans le mix énergétique mondial de 31% actuellement à 29% à cet horizon.

En attendant, force est de reconnaitre que « le monde chauffe » en même temps que la confrontation des différentes visions, et que l’horizon 2030 est plein « d’incertitudes chaudes aussi ! »

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