Gaz Algérien : Les deux informations à retenir

Fakhreddine Messaoudi
Hydrocarbures
Fakhreddine Messaoudi9 octobre 2022
Gaz Algérien : Les deux informations à retenir

Révision des prix pour le gaz à destination de l’Espagne dans un contexte de crise diplomatique

Depuis que le gouvernement espagnol a décidé en mars de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara-Occidental, Alger a exprimé son opposition ferme et son mécontentement à Madrid.
Depuis lors, les relations sont assez tendues et surtout en matière d’énergie, cette « crise » diplomatique est désavantageuse pour l’Espagne qui cherche, comme tous les pays européens d’ailleurs, à s’approvisionner en gaz ailleurs qu’en Russie.
Avec des efforts consentis des deux côtés, et légèrement plus du côté espagnol, les choses reviennent à la normale peu à peu et cet accord entre Sonatrach et Naturgy en est la preuve.

Le géant pétro gazier Sonatrach a annoncé jeudi 6 octobre avoir signé un accord avec son principal client en Espagne, Naturgy, pour « réviser » les prix du gaz qu’il lui fournit. La nature de cette « révision » n’a pas été précisée, mais Sonatrach a évoqué ces derniers mois, dans un contexte de crise diplomatique entre Alger et Madrid, une hausse des prix de son gaz vendu à l’Espagne.

Cette décision a été annoncée au moment où les cours ne cessent de grimper en raison des perturbations dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe en raison du conflit russo-ukrainien.
« Sonatrach et son partenaire Naturgy ont convenu de réviser les prix des contrats de fourniture de gaz à long terme existants à la lumière de l’évolution du marché, assurant ainsi l’équilibre de leurs contrats sur une base gagnant-gagnant », peut-on lire sur le communiqué de Sonatrach.

L’accord a été signé à Alger par le PDG de Sonatrach, « Toufik Hakkar », et son homologue de Naturgy, « Francisco Reynes Massanet ».
Naturgy est le principal acheteur espagnol de gaz algérien. Le groupe espagnol est actionnaire à quasi-parité (49 % /51 %) avec Sonatrach du pipeline « Medgaz », qui relie directement l’Espagne aux champs gaziers algériens.

Selon « Enagas », gestionnaire du réseau gazier espagnol, l’Algérie était en août le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne(24 %), derrière les Etats-Unis(26,5 %) et devant le Nigeria (15,3 %). La part du gaz algérien dans les importations espagnoles a fortement baissé ces derniers mois, tandis qu’elle représentait il y a peu encore 50 % de ses importations. Cette baisse est survenue sur fond de graves tensions entre Alger et Madrid.

Le gouvernement algérien est très remonté contre l’Espagne depuis que le gouvernement du socialiste « Pedro Sánchez » a décidé, en mars, de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental, afin de mettre fin à près d’un an de crise diplomatique entre Madrid et Rabat.
En réaction à cette volte-face dans la position traditionnellement neutre de Madrid, les autorités algériennes ont suspendu début juin un traité de coopération avec l’Espagne. La question du SaharaOccidental, ancienne colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc – qui en contrôle 80% – aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.

Le gaz algérien intéresse l’Inde                                               

Décidément en ces temps de crise énergétique, le gaz algérien est devenu une denrée très convoitée y compris par l’Inde. Selon le média indien « Mint », New Delhi porte un intérêt particulier au gaz algérien.
La même source révèle que l’Inde aurait décidé d’entamer des pourparlers avec l’Algérie, et l’Angola, pour s’approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL) à même de répondre à la demande intérieure et combler le déficit d’approvisionnement induit par la rupture du contrat du géant russe de l’énergie Gazprom avec le distributeur de gaz public Gail (India) Ltd.

« Des pourparlers sont en cours pour des contrats à long terme pour le GNL, comme dans le cas du pétrole brut », a déclaré un responsable indien à la même source. À cet égard, l’Inde a adressé des requêtes au ministère de l’Énergie, au ministère des Affaires étrangères ainsi qu’aux ambassadesd’Algérie et de l’Angola à New Delhi.
Toutefois, ces demandes n’ont, à l’heure actuelle, pas connu une suite, apprend-on par le biais de la même source.

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